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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre (Albert Einstein)

Mois

août 2020

Dernier article. Le voyage est fini. 23/08/20

Voilà, nous sommes rentrés Lyon. Le voyage a été long mais il est fini.

Ce matin nous avons fait un petit tour dans Tours 🤪.

Je. Ai profité pour aller dire bonjour au seul fleuve libre de France, celui que nous avons suivi il y a maintenant 7 ans.

La Loire. Toujours si belle

Petit déjeuner en terrasse. Dernier instant de vacances à savourer.

C’est drôle, nous avons retrouvé des lieux que nous avions visités et admirés.

Puis c’est le train. Le Ter Tours -Lyon fait 22 arrêts entre son lieux de départ et son arrivée à Lyon Perrache. Un omnibus. Il fait plusieurs fois marche arrière : à Nevers mais aussi à Moulin. Il récupère des voyageurs qui cherchent à récupérer le réseau interdites ou TGV. Et tous les cyclistes du centre de la France le connaissent.

Étant montés au départ, nos vélos sont bien installés et nous aussi. Il n’y a plus qu’à tuer le temps. Nous partons à 11h57. Arrivée prévue à 17h52.

Une fois à Lyon, nous remontons toutes nos sacoches sur les vélos et c’est la dernière cote pour rentrer chez nous.

Tous les ans nous terminons par la rue Eugène Pons. Elle commence nos voyages par une belle franche qui nous envoie vers l’aventure. Terrible à monter au retour, elle clos nos voyages par une belle suée et la satisfaction de réussir à la monter sans poser le pied.

Et comme la rue Eugène Pons clos notre périple, cet article clos le récit de cette année.

Merci pour votre lecture. J’espère vous avoir fait partager un peu de nos plaisirs, de nos galères et de nos aventures.

À l’année prochaine pour d’autres aventures.

Anne-Laure

Au revoir la Bretagne. De Saint Quay-Portrieux à Paimpol puis le train. 30 km. Le 22/08/20

Voilà, c’est le jour du départ. Les vacances sont finies, il faut rentrer à Lyon. Mais depuis la Bretagne, en train avec 5 vélos et 2 carrioles, c’est compliqué. Et long. Cela nous prendra 2 jours.

Ce matin, nous devons aller à Paimpol en vélo. Ce n’est que 30 km mais ils sont fait de montées et de descentes.

Le réveil à 7h00 nous permet d’admirer le lever de soleil. C’est beau. Cette vue sur la Manche m’habitera longtemps encore.

Les tentes sont rangées et les vélos chargés en 1h20. Nous avons décidé d’abandonner la grande tente ici. Ses poteaux sont en pièce détachés. Elle est récupérée par le propriétaire du camping qui pourra éventuellement s’en servir. C’est presque bizarre car cette tente nous aura accompagné depuis la Loire à Vélo. Elle aura abrité les enfants et bercé leurs rêves durant nos voyages dans plus de 10 pays. En ayant parcouru plus de 4000 km et était démontée puis remontée environs 150 fois…. je pense qu’il est possible de dire qu’elle a fait son temps.

La laisser ici c’est gagner 9kilos sur notre chargement. Sachant que je dois tracter la carriole, que le porte bagages de Solène ne permet plus de la mette dessus et que Pierre-Louis a lui la carriole d’Osiris, c’est aussi un choix de raison.

Nous décollons à 9h15.

30 km à faire avec comme objectif d’être à 12h à Paimpol. Nous sommes dans les temps. Pour éviter la route des falaises qui nous a été annoncée comme difficile,

nous décidons de suivre la départementale. C’est plus direct… mais aucune vue sur la mer. Dieu que la raison peut être frustrante de plaisirs.

Nous passons néanmoins devant quelques jolis lieux comme le château de Tréveneuc et son église pile au bout de sa belle allée.

Au détour d’un virage enfin j’aperçois la cote et La Manche.

Un peu plus loin c’est sur un magnifique champ d’hortensia que nous débouchons bons. Je n’en avais jamais vu autant réuni. C’est impressionnant et magnifique.

Malgré les rouspétailles des enfants je décide de prendre un petit chemin qui me permet d’échapper 10 min au bruit des voitures et d’admirer une zone où les oiseaux sont venus nicher pendant le confinement. Dernier instant de nature avant beaucoup d’heures de train et le retour à la ville.

Nous arrivons pile à midi à Paimpol où nous retrouvons Pascal qui nous a acheté le repas de ce midi et ce soir.

Nous déjeunons sur le port de Paimpol. Dans le port il y a un vrai breton qui déplace sa petite embarcation avec une seule rame et une technique franchement originale. Il a une vraie maîtrise de sa barque alors qu’il est debout et fait tourner sa rame un peu comme dans des blancs d’œufs.

Dingue !

Puis il est temps de nous rendre à nouveau à la gare. Paimpol est en bout de ligne. Nous avons le temps de profiter d’un dernier instant de soleil avant l’arrivée du train.

La micheline qui arrive n’a qu’un grande voiture et il y a du monde. J’avoue, nous nous arrangeons pour être suffisamment rapidement dans la micheline par angoisse de ne pouvoir monter. Une fois dedans, ne plus bouger. Direction Guingamp où nous aurons 1h25 d’attente. Vive les liaisons sncf.

Là je suis assise cool avec Osiris à mes pieds.

En arrivant à Guingamp nous apprenons qu’une autre famille déjà présente sur le quai s’est fait interdire l’accès au train précédent à cause d leur carriole. Pascal décid de démonter roue, garde-boue et arbre dès carriole pour pouvoir les faire monter en tant que bagages.

À 5 min de l’arrivée du train, je reçois une alerte. Plus de vélo acceptes sur notre ter. Si nous le pouvons pas monter dans ce train, nous ne pourrons pas être à Lyon dimanche soir. Il faut pouvoir monter.

Lorsque le train arrive je suis à la porte de la chef de bord. Elle commence par me dire que nous ne pouvons pas entrer dans le train. Pas le choix, je la supplie. « Madame, il y en un autre derrière » me répond-elle. Pas possible pour nous, plus de correspondance. À la voir continuer à refuser, je sors mon dernier atout. J’avoue je n’aime pas mais c’est la seule chose qui me soit venue à l’esprit. « Madame, je vous en supplie, si je ne suis pas à Lyon lundi pour ma pré/rentrée, je perds le bénéfice de mon concours. Il faut que je monte ». Alors que la dame a pitié et me laisse monter, elle réalise que nous sommes 5, plus les carriole démontées. Elle commence à changer d’avis mais Pascal est déjà dedans ainsi que Solène et Pierre-Louis. Il ne reste que Raphaël et moi…. elle hésite puis …C’est bon ! Ouf.

Je suis dans le couloir, debout avec 2 vélos à bouts de bras et la chienne à mes pieds. Le train est archi bondé mais tout le monde étant dans la même galère… on s’aide !

Et ça continue à monter aux deux arrêts suivant. Je suis obligée de monter la carriole démontée sur mes selles des vélos. C’est super sportif.

Arrivés à Rennes, nous avons 1h à attendre pour le train suivant. Nous ne prenons pas le risque de nous éloigner de la gare. Nous avons encore 1 autre correspondance à Nantes. Ce train là est vide. Une fois dedans, nous remontons les carriole car à Nantes nous n’avons que 18min pour attraper le train de « La Loire à Vélo. ». C’est un train que nous connaissons déjà. Le seul que je connaisse en France avec un tel service pour les vélos. Il y a un wagon dédié aux vélos avec accueil et embarquement des vélos par du personnel pour les installer. C’est magique.

La grande classe, le service absolu

Nous arrivons à 22h à Tours. Alors que nous sortons de la gare, Pierre-Louis réalise qu’il s’est fait voler sa petite sacoche de guidon sur le quai. Plus de portable, plus d’enceinte, plus de casque audio et plus de lunettes de soleil de vue ! Ai-je besoin de vous dire ce que je ressens. Nous qui pensions avoir fini les galères pour la journée.

Nous nous rendons à l’hôtel et nous offrons tous une bonne douche. Demain il faudra reprendre le train… nous ne sommes pas encore arrivés à Lyon.

Voilà, vous avez un aperçu de ce que veux dire prendre le train avec des vélos. Des fois je me dis s’une remorque sur la voiture serait finalement plus simple… Encore faut il avoir une voiture avec une attache 🤣. Allez gardons nos principes. Au moins nos vacances ont un bilan carbone proche de zéro ! C’est toujours ça

Merci de votre lecture. Belle nuit à vous.

Anne-Laure

Dernier jour à Saint Quay. Repos, plage et rigolade. 21/08/20

Cette nuit le vent a soufflé très fort. Tellement fort que j’avoue ne pas avoir été très rassurée. Image de tente s’envolant, angoisse de branches qui cassent et nous tombent dessus. Apres une nuit entrecoupe la veille par des générés sur la plage, cette nuit c’est Éole qui a perturbé ma nuit.

À sept heure, Osiris veut absolument sortir de la tente. Cela me pousse à mettre le nez dehors et à admirer le soleil.

Presque à temps….

La journée s’annonce avec quelques nuages mais aussi du soleil. Petit déjeuner tranquille avant que Solène et moi allions en ville faire quelques courses pour les repas du jour. Les garçons vont promener Osiris.

Aujourd’hui c’est surtout beaucoup de rigolade avec ma fille. Notre complicité fait du bien. Un rien suffit à la faire rire. C’est tellement agréable.

Je vous laisse encore une fois admirer la vue de mon balcon. Pas mal non !

Après un repas simple mais sympathique nous prenons nos vélos pour aller vers une grande plage de sable.

Il y a du vent donc des vagues. Nous avons bien rigoler à sauter dedans et à tenter de les dépasser.

Mais l’heure tourne. Il faut rentrer. En arrivant Solène et moi assistons à l’apparition puis la disparition aussi rapide d’un bel arc en ciel sur la mer.

Repas, douche, rangement au maximum. Demain il faudra se lever à 6h45 pour être prêts à 8h.

Osiris est fatiguée d’avance. Elle mange couchée. 🤣

Dernière étape demain. Elle s’annonce difficile car sportive. Il faut arriver avant 13h à Paimpol car notre train est à 14h04. Pas le droit de le manquer.

Belle nuit à vous. Merci pour la lecture. Amicalement.

Anne-Laure

Une journée repos au paradis. 20/08/20

Décidément nous avons bien fait hier de forcer les enfants à monter sur le vélo. Notre camping est idyllique. Même si la nuit a été agitée, car des jeunes faisait une grosse fête sur la plage juste en dessous de notre emplacement. La vue au réveil fait tout oublier !

Nous sommes juste au-dessus d’une petite crique avec une vue de folie devant nous. Nous observons la mer qui monte et qui descend. Nous pouvons voir sa progression dans un sens ou dans un autre en observant l’apparition et la disparition des rochers nombreux de cette côte. Comme l’a dit Pierre Louis, et comme je me le faisait remarquer au même moment, il ne doit pas être facile de naviguer dans ces eaux. Le navigateur a intérêt à parfaitement connaître la topographie de tout cette multitude de rochers s’il ne veut pas venir si échouer.

Pascal s’est réveillé avant nous il a tenté de voir le lever de soleil malgré un plafond bas à ce moment-là. Il a petit déjeuné seul et se prépare à partir pédaler plus loin en solitaire. Il est presque 11h.

Aujourd’hui chacun va vivre À son rythme, selon ses envies. Solene fera la grasse matinée jusqu’à midi, alors que les garçons seront eux déjà en train de pêcher crevettes et crustacés dans la baie à 10h30. Pour ma part opération laverie. Pas le choix quand on a plus rien à se mettre.

Je profite de cet instant pour remettre des photos sur les anciens articles. J’ai compris le problème, plus d’espace sur ma formule. Il a fallu que j’augmente mon forfait. Si vous n’êtes pas abonné aux mises à jour, vous pouvez retourner lire les anciens articles et y trouver des photos. Cela me prend du temps. Je pense finir ce soir.

Aujourd’hui est aussi le jour où je reçois mon arrête d’affectation. Sensation étrange. À la fois une grande joie et un grand fou rire. Ce sentiment d’imposteur est encore très présent. Passera-t-il un jour ? J’en doute.

Après un repas avec vue sur mer chacun reprend son programme. Mer pour les 3 enfants et promenade sur les sentiers des douaniers pour moi. Allez vous trouver les enfants dans l’eau ?

Le sentier suit la côte au plus près de la falaise. La vie est enivrante. Rien pour barrer le regard. La marée est basse. Les criques sont visibles. La plage donne dans le sable et non pas sur les cailloux. Le soleil fait briller ce tableau des merveilles de la nature,

Osiris et moi avançons comme si nous étions au bout du monde.

Le sentier débouche sur des arbres majestueux.

La cote est trompeuse. Alors que je me donne un point pour faire demi-tour, petit virage à gauche et d’autres criques apparaissent élinguant d’autant le point fixé au départ.

Le soleil brille et il fait chaud. La nature, la solitude, le silence juste brisé par le vent dans les arbre ou le bruit de mes pas. Lorsque le son est mouillé ou juste humide, mes pas sont aussi silencieux que ceux de Lancelot dans la bibliothèque verte de mon enfance ; puis lorsqu’il est sec j’entends les petits graviers qui scandent le rythme de ma marche. Le bonheur est total.

Je savoure les quelques mûres laissées par les autres peilenreuts. D’autres fruits sont bien alléchants, mais je ne m’y risquerait pas. Trop marquée par l’histoire du film Wilde, lorsque le héros meure pour s’être trompé de champignons.

Au détour de la grève de Saint Marc une chapelle du 15ieme siècle.

Au bout d’une heure de marche, mon objectif est visible.

Ce cap permet de voir les grandes plages suivantes

Et surtout, j’ai l’impression d’être au bout du monde, de dominer la mer.

Le vent souffle et me rafraîchit. Sos iris se cache dans la robe pour se mettre à l’ombre.

Il est temps de faire demi tour. Nous aurons fait 9,6km en 2h. Pas mal quand même. Osiris n’aura pas couru derrière nous mais aura fiât une une belle ballade.

Direction la plage pour me baigner et récupérer les enfants.

Puis c’est crêperie avec les 3 zamours.

Le village est calme. Le soleil a donné des couleurs à tous les passants que nous croisons.

J’espère que la journée de demain sera aussi agréable.

Merci de m’avoir lu.

Bonne soirée à tous.

Anne-Laure

De Pornic à Saint Quay Portieux, 15km pour trouver un coin de paradis. 19/08/20

Ce matin il bruine au réveil. Voir il tombe une petite pluie fine. Ce n’est pourtant pas cela qui me réveille mais Pascal qui trafique dans sa sacoche. Le bonhomme tourne en rond alors qu’il est presque 9h.

La nuit a été fraîche et arrosée. Osiris a encore demandé à venir se mettre à l’abri et dormir avec nous. Je me demande si elle ne veut tout simplement pas en profiter.

Je fais dodo dans la tente !

Nous laissons les enfants se réveiller par eux même. Pendant ce temps nous étudions nos possibilités et réfléchissons à la suite du voyage.

État des lieux :

1 / le vélo de Raphaël a besoin d’une réparation. Son porte bagage est cassé, ce qui veut dire qu’il ne peut plus avoir de chargement.

2/ les enfants sont fatigués et ne veulent plus avancer. Pierre-Louis râle beaucoup. Est-ce une fatigue réelle ou juste son âge…. presque 16 ans.

3/ la météo annoncée n’est pas réjouissante. Un truc de plus à faire accepter.

Voilà ce que nous décidons. Il y a un réparateur de vélo au prochain village Binic. Nous allons aller faire réparer le vélo puis faire encore km pour dormir à Saint Quay Portieux. Nous y serrons alors tôt et pourrons profiter de la plage. Jeudi nous ferons les dernier km pour nous rendre à Paimpol.

Petit déjeuner à 10h. Les enfants se sont réveillés tranquillement par eux même.

Notre proposition fait quand même râler notre adolescent. Il voulait tester à RIEN FAIRE. Dur dur le métier de parents.

Pascal et moi ayant besoin de nous défouler, c’est seuls que nous rangeons tout le campement. Nous réussissons à partir à 12h30. Sachant que nous n’avons que 15km à faire aujourd’hui, ce n’est pas un problème.

Arrivés à Bicnic, triste constatation, le magasin de vélo à déménager… dans le village qui est dans le sens opposé à notre direction. Grrr

Pascal ayant bricolé quelque chose qui permet de mettre 2 sacoches exégètes au Raphaël, nous décidons de tenter notre chance et d’avancer. Au pire nous avons 40km à faire. Cela devrait tenir et sinon nous repartirons les sacoches sur les autres vélos. Nous prenons notre pose déjeuner sur le port de Binic qui est tout simplement charmant. Il règne une atmosphère de détente et de vacances.

C’est la marée basse. Nous sommes interpellés par la présence du drapeau rouge, signe qu’il est interdit de se baigner. Mais se baigner dans quoi, la Manche est super loin pour le moment.

En fait, le drapeau rouge est là pour interdire d’aller sur la plage à marée basse, à cause des algues vertes. Trop nombreuses elles peuvent être dangereuse pour l’homme, voir mortelle.

Nous repartons après un petit café bien agréable. Espérons qu’il nous apporte l’énergie dont nous avons besoin. Car si nous avons peu de kilomètres aujourdhui, nous avons beaucoup de dénivelé. Ça monte dur.

Pour alléger l’humeur de Pierre-Louis, j’ai repris la carriole et Pascal la tente. Il pédale léger. Nous moins. Les côtés montent très fort et longtemps. Derrière les descentes permettent de se rafraîchir mais pas de délasser les jambes. Cela fait maintenant 3 jours que je sens bien les muscles de mes cuisses mais aussi de mes bras. En effet, quand ça monte et encore plus quand on est chargé, ça tire sur les bras.

En fait de météo menaçante nous avons un immense soleil qui tape super fort. Il y a du vent, de face malheureusement. Le vent nous ralenti mais ne nous rafraîchi pas et en montée je sens le soleil me brûler la peau.

Le bronzage du cycliste est un vrai problème. C’est un bronzage uniquement pile et plus à gauche qu’à droite, sans parler des multiples marques de… gants, teeshirt, cuissard à mi cuisse ou sous les genou, chaussettes, montre et bien sûr casque.

En gros j’ai le bras gauche très bronzé, la jambe gauche bien bronzée mais avec trois marques, le dos bronze car je pédale souvent en brassière… mais le bras droit plus clair, idem pour la jambe, le front peu bronzé à cause du casque et le ventre carrément blanc. M’habiller au retour du vélo est un vrai problème. Il faut assumer toutes les couleurs.

Nous sommes à 16h30 au camping. L’accueil est sympathique comme tout. Le monsieur nous propose de nous mette sur un emplacement avec vue sur mer.

Quand il nous y emmène nous sommes totalement abasourdis. Le camping s’appelle « Le Bellevue ». Il le mérite vraiment. Je vous laisse admirer ce que j’ai en face de moi.

Magique non !

Devant cette vue, en voyant l’emplacement qu’il nous propose de prendre ma décision est prise. Je m’arrête ici et non à Paimpol.

Je vais profiter de ce lieu magique pendant 2 jours. Nous irons à la plage et manger des crêpes. Pascal ira seul faire un peu plus de vélo et voir deux cap. Soit nous nous retrouvons ici, soit je prendrai le train seule avec les enfants.

Nous montons rapidement le campement avant de nous rendre à la plage. L’eau est délicieuse même si à 17 degré. Cela rafraîchit et fait du bien à nos muscles endoloris .

Après la plage, nous allons faire les courses. Osiris nous a suivi et nous sommes obligés de la laisser seule devant le magasin. Je n’ai rien pour l’attacher. Je la mets dans la carriole et lui mets juste mon foulard scout autour du cou. Elle ne bouge pas. C’est bluffant.

Au retour des courses, la mer est montée. Regardez bien la vue. Elle a changée

Cherchez les 2 changements.

Au menu il y a pâtes à la carbonara mais surtout Kouin Aman. Je continue ma dégustation de spécialité bretonne. Tant pis pour le sucre et le beurre. Vu le vélo, ça passera sans problème.

Il souffle fort et j’ai froid. Vite rejoindre mon sac de couchage.

Belle nuit à vous aussi.

De Pleneuf-Val-Saint André vers Pordic, 43 km, le 28/08/20

Ce matin nous laissons les enfants dormir un peu plus longtemps. Pascal et moi nous offrons notre café viennoiserie seuls au bar.

Le pliage est plutôt rapide et bien sûr ayant laissé les enfants dormir une heure de plus, nous décollons à la même heure que d’habitude.

L’objectif du jour est Prodic. Il fait très beau, très chaud aussi. Le début de la piste est agréable avec de belles vues sur la mer et dans la campagne bretonne.

Au moment de prendre notre pause déjeuner, alors que nous avons presque fini de manger, nous prenons une averse sur la tête. 10 minutes de pluie puis plus rien. C’est donc ça la météo bretonne. Il faut juste avoir son imperméable rapidement à portée de main.

En prenant des photos, Pascal, qui était un peu dernière nous, manque une bifurcation et sort de la piste. Nous sommes donc séparés et nous nous donnons rendez-vous à Yffiniac.

Alors que j’attends mes enfants à un croisement, il m’arrive un truc de dingue. Une camionnette qui me passe à côté me lance un liquide dessus. Volontairement. Le liquide est orange et sucré. Je vous explique même pas la sensation. Se faire arroser ainsi par pure méchanceté, bêtise même. J’étais simplement à l’arrêt, l’acte est purement agressif. J’en ai plein les cheveux, sur mes sacoches, dans le dos. Solène aussi a été aspergée. Je me sens sale et poisseuse. Très désagréable.

Pascal a fini par nous rattraper. Mais Pierre-Louis est fatigué et veut faire une pause. Nous décidons de scinder le groupe en deux. Je garde les garçons et le chien, Pascal avance avec Solène et les tentes. Ainsi ils les monteront avant notre arrivée. Pause sieste de 15 min pour les garçons. Moi j’en profite pour obtenir de l’eau et tenter de me rincer un peu et d’enlever cette sensation de poisse, cette odeur de Fanta… je ne suis pas prête d’en boire à nouveau.

Nous repartons en longeant la baie de Saint Brieuc. Le paysage est sublime. La mer est à marée basse et la baie nous dévoile son tapis de verdure sur lequel des mouettes se reposent. La vase brille des reflets du soleil, les herbes folles sèches attendent la marée.

La piste est dure aujourd’hui. Beaucoup de montées qui sont en plus en cailloux. C’est très peu roulant. Osiris monte systématiquement dans la carriole quand nous avons une descente. À la montée, elle saute de la carriole pour courir et soulager Pierre-Louis. Aujourd’hui la chienne a bien du courir ou trottiner aux alentours de 30 km. Elle est super résistante.

En plus d’être dure, la piste est extrêmement mal balisée. Nous débouchons trop souvent sur des croisements sans aucune indication. Il faut allumer le GPS pour tenter de trouver la bonne direction. Mais nous tournons en rond. C’est indéniable. Enfin non, nous faisons comme une queue de tir bouchon. C’est insupportable. Nous n’avons pas l’impression d’avancer. Voir même de reculer.

À 17h00, sur un rond point sans aucune indication, j’allume l’application pour trouver la direction. Alors que le précédent panneau indiquait 6km jusqu’à Pordic, le GPS me dit 8,6km. C’est à devenir dingue. Pas le choix, il faut suivre si nous voulons arriver à un moment donné. Mais je n’ai presque plus de batterie. Espérons que cela tienne.

Nous continuons à avancer. À moins de 1 km du camping, Raphaël entend un bruit sur son vélo. Porte bagage cassé ! C’est une grosse tuile pour la suite du voyage. Pour le moment, Osiris saute de sa carriole et nous mettons toutes les sacoches de Raphaël dedans.

Il est 18h quand nous arrivons au camping. Pascal et Solène ont presque monté la grande tente.

Je file à la douche pour me laver de la poisse qui m’est arrivée plus tôt.

Le village est à 2km. Nous sommes fatigués et surtout un peu écœurés de cette piste sans indications qui nous aura fait faire sans doute au moins 5km de plus que prévu. Et beaucoup de montées en supplément. Et en vélo 5km… c’est beaucoup. Surtout lorsque l’on est chargé.

Nous dînerons au camping de bonnes saucisses bretonnes accompagnées de légumes et de frites.

Je vais aller négocier avec Pascal de rester sur place demain pour réparer le vélo de Raphaël mais aussi nous reposer. En plus, la météo annoncée est mauvaise. Nous sommes en plein période de grandes marées. Les coefficients sont au plus forts, il va pleuvoir toute la journée de demain.

Merci de m’avoir lu. Belle nuit à vous.

Anne-Laure

Matignon-Pleneuf Val André. Montée et descentes pour arriver à la plage. 42 km. 17/08/20

Réveil à la fraîche. Une tente cela protège du froid, c’est indéniable.

Nous avons bien dormi mais nous n’avons pas eu chaud.

Ayant dormi dans le garage de M. et Mme Barbu, pas de tente à plier ce matin. Nous prenons notre petit déjeuner tranquillement et espérons partir un peu plus tôt que d’habitude.

Raté … un appel de l’inspecteur pour gérer mon affectation nous retarde. Ce n’est pas très grave. Nous n’avons qu’une quarantaine de km à faire…

Nos charmants hôtes nous disent au revoir. C’était tellement chouette d’être ainsi accueilli simplement, sans chichi et avec plein de gentillesse. Encore merci à eux.

Il fait beau, voir chaud. Mais le ciel est tout noir. Nous allons prendre la pluie, c’est sûr. Néanmoins pour le moment nous pédalons en plein soleil. Je vais prendre des coups de soleil.

Osiris accepte de mieux en mieux de rester dans la cariole lorsqu’il le faut, c’est à dire en descente ou lorsque nous sommes sur la route, ou quand elle a trop couru.

Les paysages sont toujours aussi beaux. Nous traversons de charmants petits villages, des champs de multiples cultures. Ça sent la ferme et en même temps la mer. Car elle n’est pas loin. C’est indéniable.

Sur notre chemin, la gare de Pleboulle au bout de la anse. Très drôle car il n’y a plus de rail. Le bâtiment est entretenu et sert à d’autres usages dorénavant, mais il est drôle qu’il ait gardé sa plaque d’identification originelle.

En fait notre piste nous permet de passer d’une crique à une autre. Nous sommes parfois dans les terres, parfois le long de la côte.

Nous logeons la côte pour nous rendre au Cap Frehet Il y a des zones de conchyliculture. L’odeur est présente, enivrante.

Nous débouchons sur le sentier qui mène au cap de Frehet. Le paysage est tout simplement sublime. De chaque côté du chemin que nous suivons la lande explose de couleurs. Rose, pourpre, vert, un peu de jaune et même du bleu. C’est beau, c’est beau !

Cela donne envie de se coucher sur ce tapis de végétation qui semble si doux. Les couleurs sont éblouissantes. Je ne trouve pas assez de mots pour vous expliquer mes sensations. Je pense douceur, bonheur, chaleur, mais aussi histoire car j’imagine les naufrageurs du 18 siècles, les réfractaires qui fuyaient la révolution et qui venaient au bout du monde pour tenter de perpétuer leurs traditions. Ces paysages évoquent la résistance aux climats, la tradition de la fraternité et du travail. Qui pourrait rester insensible à ces paysages majestueux. Pas moi.

Le cap Frehet et son phare imposent eu aussi le respect. Cette lumière au bout de la terre qui protégeait les bateaux des dangers de la côte est toujours en activité. Je viens de les évoquer mais connaissez vous l’histoire des naufrageurs ? Les habitants des villages de cette côte allumaient des lumières pour tromper les bateaux les nuits de tempêtes. Les navires allaient alors se fracasser dans les criques qui m’entourent. Le naufrageurs récupèreraient les bisous et les biens sur les cadavres échoués. C’était pour eux souvent la seule source de substance dans les périodes de disettes… mais ils étaient alors damnés par les prévôts et curés du village. Ils risquaient même la pendaison par le châtelain.

Après le cap, il faut manger. Un monsieur nous indique un restaurant qui devrait encore nous accepter… il est presque 14h. Ce sera Fish and Chips pour 4 d’entre nous et moules frites pour Raphaël qui fait sa cure du petit mollusque. Le poisson est d’une fraîcheur absolu et les frites maison. C’est un pur délice.

Une fois nos estomacs plein, mauvaise surprise, la pluie qui est de retour. Il faut remettre les K-Way. Sauf que cette fois ci, nous pouvons enfin dire que nous découvrons la météo bretonne. En effet, après à peine 10 minutes d’une petite pluie… grand soleil, grosse chaleur. C’est quand même quelque chose de très particulier.

Nous continuons à avancer vers notre destination. La piste nous fait faire mille et un détours pour éviter la circulation qui est très dense. C’est à la fois très sécurisant mais très troublant, j’ai l’impression de tourner en rond.

Nous passons donc au milieu de zones résidentielles. Les habitations et la végétation me font penser à celles des bords de l’Atlantique. Il y a à la fois des pins maritimes et de la lande. Un beau mélange indubitablement.

Au fur à mesure de notre journée, quand nous changeons de crique ou de petite baie, j’observe la marée qui monte. Il est 17h et elle est presque à marée haute.

Lorsque nous arrivons à notre camping, il est 17h45. Le campement est monté en un temps record : 45 min. Il faut dire que l’objectif est d’aller se baigner à la plage… et aussi de profiter de l’absence de pluie actuelle pour monter la tente au sec.

À 18h30, nous sommes sur la grande plage. La mer est maintenant haute. Nous nous jetons dans la Manche. Elle est fraîche. Très fraîche. Mais cela détend les muscles des jambes, nous délasse. Les enfants jouent et ne boudent pas leur plaisir.

Ce soir c’est galettes et crêpes. Nous sommes en Bretagne depuis 3 jours et je n’en ai toujours pas mangé. Ce soir je n’ai plus envie de repousser encore ce moment de gastronomie bretonne.

Celles que nous dégustons sont un régal. Et ma sucré répond entièrement à mes attentes : pommes confites, caramel beurre salé, le tout flambé au Calvados ! Un régal.

À la sortie de ce festin, nous avons la chance de pouvoir admirer un magnifique coucher de soleil. Le rayon rose du soleil teinte le sable et les dernières vagues venant lécher les pieds des quelques promeneurs qui profitent de la marée maintenant basse. Teinte de rose, de bleu, de gris du sable qui se mélangent comme dans un Sisley. J’en prends plein les yeux.

Ce fut encore un belle journée de vélo avec pas mal de grimpettes le long des belles plages de la cote d’émeraude.

J’espère que votre journée fut aussi satisfaisante que la mienne.

Passez une belle nuit. Merci pour votre lecture.

Anne-Laure

De Saint Malo à Matignon. Le 15/08/20. 40km.

Nous avons eu droit à un orage mémorable dans la nuit. Il a tonné et plu si fort qu’Osiris, morte de trouille à obtenu de rentrer dans notre tente. La pauvre chienne n’en mené pas large. Elle a fini sa nuit sur nos pieds. Heureusement que nous avons une 3 places.
Réveil à 8h30. C’est lorsque les réveils commencent à être plus tardif que je note la fatigue générale.
Prmeirr pliage sans Amandine. Raphaël et Solène sont très efficace. Pierre-Louis a du mal. Il accuse la fatigue musculaire d’avoir tiré Osiris toute la journée de la veille.
Au vu de tout ceci, j’ai réussi à faire entendre à Pascal que nous le pourrons pas aller au bout de l’itinéraire initialement prévu.
Je propose à Pascal de nous rendre jusqu’à Paimpol. Il pourra continuer à pédaler seul pendant que les enfants se reposeront avant la rentrée.
En attendant il faut démarrer la journée de vélo. Nous arrivons à décoller à 12h00. Il a fallu faire des réparations sur le vélo de Solène.
Nous allons prendre le taxi bat pour passer de Saint Malo à Dinar par la mer au lieu de faire de grand tour de la anse. Pour information, le Taxi Boat est moins cher que la navette. Pas de supplément vélo ni pour le chien ! C’est tout bénéfice pour nous.
À nous 5, nous remplissons le petit bateau avec nos vélos et nos sacoches. L’impression d’être les rois du pétrole quand nous voyons au loin la navette pleine à craquer.
Une fois à Dinard, nous logeons le rivage pour sortir de la ville. La mer est toujours aussi belle, d’un bleu vert incroyable.
Une fois sortis de la ville pause picnic. Le ciel est menaçant alors que nous sommes pour le moment en plein soleil. Il tape du fort sur nous sommes obligés de déplacés notre plaid pour nous mettre à l’abri. Pourtant au loin des gros nuages noirs s’amoncellent et menacen’y. Pascal fait tomber la nouvelle, orage prévu dans 30 min.
Je me souviens de notre deuxième voyage à vélo. Nous étions alors sur La Loire à Vélo. Ce jour là, nous avions réussi à filer plus vite que la pluie et à arriver au camping avant qu’elle ne nous tombe dessus.
Aujourdhui, les applications nous président avec justesse pluie ou soleil à quelques minutes près. C’est moins drôle mais bien pratique.

Aujourd’hui aucun espoir ne nous était permis. Nous prenons effectivement un premier gros orage en entrant dans le village de Beaussais-sur-mer. Vive les K-Way et poncho divers. Nous continuons sous la pluie.
Nous sommes en Bretagne. L’orage tombe fort, mais il ne dure pas. Rapidement il devient une petite pluie fine. Je préfère enlever mon poncho, cette fraîcheur est bien agréable.
La piste est étrange aujourd’hui. J’ai l’impression de tourner en rond. Vraiment.
C’est à la fois vrai car nous faisons beaucoup de détours pour éviter les routes très fréquentées et bien sûr faut puisque le kilométrage restent pour arriver à notre destination descend. Mais c’est ma sensation du jour.
A 16h30, alors que nous sommes proche du Château Guldo, un deuxième otage nous tombe dessus. Celui là est gros, fort, glaçant.
Nous sommes obligés de nous arrêter. Alors que nous envisageons de nous offrir un chocolat chaud dans le bar situé sur notre chemin, nous sommes refoulés à cause de la présence de la chienne. Moi je veux bien entendre que le commerce va mal, que la crise fait des ravages. Mais quand je ne vois que 7 clients et que le patron en refuse 5 d’un coup je m’interroge. Et je n’ai pas fini de m’interroger aujourd’hui….

Alors que nous sommes sous l’eau depuis plus d’une heure, nous appelons un premier camping. « Désolé Madame mais je ne prends pas les clients qui le restent que pour une nuit ». Donc en fait vous préférez vous passer d’1 nuit alors que vous n’êtes pas complet ….. J’avoue mon côté commerçant ne comprends pas.
Nous arrivons à Matignon, le village… pas le palais- à 18h00. Nous sommes congelés et trempés.
En passant devant la maison paroissiale j’ai un espoir d’être accueillie, de nous mettre au chaud. Malheureusement personne et aucun numéro pour appeler en urgence.
Nous repartons.
En chemin, Raphaël signale le panneau gîte devant une maison. La dame est devant sa porte et me voit venir vers elle. C’est Mme Bardu et son époux. Ses gites sont malheureusement pleins. Au vu de son sourire, j’ose… « Auriez vous un garage pour nous accuuelllir, pour nous mettre au sec ? » La réponse est…. oui. Annick et son époux sont adorable. Ils sortent une croître du garage pour nous permettent d’y dormir. J’ai même pu faire chauffer mon riz dans sa cuisine. Et à presque 22h30 je vais pouvoir publier et dormir. Mille mercis à eux.
Si cette journée fut mouillée, elle fut aussi ponctuée de paysage toujours aussi beaux, d’allées d’arbres majestueux, de ciel orageux menaçants mais si beaux. La Bretagne métrite sa réputation climatique mais aussi paysagère.
Belle nuit à vous.
Amicalement.
Anne-Laure

Saint-Benoit les Ondes -Saint Malo. Au revoir Amandine et bonjour la Manche. 40km. Le 14/08/20

Bonjour à tous.
Si vous devez aller faire du camping à Saint Benoit les ondes…Allez au « camping de l’île verte ». L’accueil y est souriant, le service impeccable et les clients respirent le bonheur d’être en ce lieu… et tout ceci pour un prix plus que raisonnable.

Cette journée de vélo est la dernière que nous passons avec Amandine. Elle prendra le train à Saint Malo pour rentrer sur Lyon. Raphaël est triste de voir la famille s’éclater ainsi. C’est là que son statut de dernier se fait clairement sentir. Il l’a déjà intégré sur l’année scolaire lorsque sa grande sœur est partie faire ses études à Paris… voir les vacances en famille s’amoindrir lui est difficile. C’était sa dernière tranche de vie de famille au complet. Sa parenthèse. Pourtant les tensions entre les enfants sont palpables. Surtout entre les garçons. Néanmoins, ils savent tous que ces moments sont précieux car amenés à être de plus en plus rares. Qu’il faut donc en profiter.

Ce qui est surprenant c’est de voir que seul Raphaël énonce cet éclatement. Comme s’il en avait une plus grande conscience, sans doute car il verra les autres partir avant de partir lui même. En attendant parlons d’aujourd’hui.

Amandine prendra un train à Saint Malo, dormira à Nantes chez des cousins d’amis avant de rejoindre Lyon demain soir. Il faut donc tenir compte de cette contrainte.
Nous arrivons à décoller à 11h05. Décidément, il nous faut 3h incompressibles pour lever le camp. C’est ainsi.

Admirez la belle allée à la sortie du camping.


Le temps est magnifique. Il fait même chaud. Les paysages sublimes.


Notre premier objectif et Cancale. Pascal veut manger des huîtres. Moi voir le port. Les huîtres et moi sommes fâchées depuis un buffet au sein duquel elles ne devaient pas être très fraîches. Intoxication alimentaire qui m’a rendu intolérante. J’ai retenté par deux fois et cela ne s’est vraiment pas bien passé. À Noël, j’ai réussi à manger juste le dessus sans être malade. Car les petites merveilles me font toujours autant envie. C’est tellement bon. Ce goût de noisette et de mer mélangé ; cette texture à la fois crémeuse et charnue, tout ceci n’est que délice. L’huître est une merveille de la nature. Il est sûr que le premier homme à avoir eu l’idée d’en manger devait soit être très curieux soit très affamé… soit les deux. Mais comme il a bien fait de nous ouvrir ce trésor de douceur et de saveurs. Donc j’en ai toujours envie mais l’angoisse d’être malade me retient. Surtout à vélo. Il m’est difficile de prévoir ce que seront les sanitaires du camping, le risque peut être grand… J’ai vu tellement de bien comme de l’affreux.

La piste pour aller à Cancale commence par suivre la baie en sortant de Saint Benoit les Ondes. Nous longeons les fermés d’ostréiculture et de conchyliculture. L’odeur est forte mais plaisante.

Sur la route il est même possible d’acheter des huîtres déjà ouvertes. Dans des distributeurs en libre service. C’est tellement drôle. Unique.

Très rapidement, il nous faut nous écarter du bord. La route devient bien trop fréquentée, il n’y a pas de bas côté pour nos montures. La piste propose un itinéraire provisoire qui nous envoie sur les coteaux. À nouveau des montées pour nos mollets. C’est difficile mais c’est plus raisonnable. Et cela réserve de belles surprises.

Monter cela veut dire prendre de la hauteur. Cela veut dire voir les choses du point de vue dominant. Et cela vaut souvent d’avoir dû mouliner, voir pousser sa monture à pied. Le paysage sur la baie est splendide. Le Mont Saint Michel se devine au fond de la baie. Le soleil fait briller le sable découvert par la marée basse, il fait chanter les milles couleurs de l’eau. Sur le chemin, nous voyons un engin qui permet de vraiment prendre de la hauteur. Un ULM.

Pour les 45 ans de Sébastien, nous avions fait un tour un planeur grâce à Virginie. J’avoue avoir eu très peur une fois en l’air. J’étais partagée avec une envie folle de voir, de regarder le paysage au loin, d’admirer la terre de si haut…. et une peur telle que j’ai trop rapidement demandé au pilote de nous t’amène sur le planchers des vaches. Et malgré la peur, cela me fait envie. Le rêve d’Icare est si fort, si beau. Un ULM a un moteur. Je me dis que peut être j’aurai moins peur, rassurée par l’existence d’un moteur. N’est-ce pas un autre paradoxe, moi qui n’aime me déplacer qu’à la force de mes jambes ? Décidément, nous humains sommes bien compliqués….

Revenons à la piste. Sur les coteaux il y a aussi les cultures.Du maïs bien sûr/et sans doute malheureusement car cette culture est la plus gourmande en eau- mais aussi blé. J’observe aussi des champs de culture plus locales. Des poireaux en quantités, des carottes et bien sûr du choux-fleurs. Certains champs ont leurs pieds déjà bien montés alors que d’autres viennent à peine d’être plantés. Cette différence d’avancement dans la culture permet d’observer la gestion des cultures des paysans pour permettre une récolte étalée dans le temps. La sagesse paysanne a de bonne raison d’être.
J’admire aussi les maisons. Je trouve qu’elles ressemblent beaucoup à celles de mon enfance en Auvergne. Même type de pierres, de formes de maisons. C’est surprenant et en même temps très cohérents. Ici aussi il y a des pierres volcaniques. Ici aussi il faut lutter contre le climat. Du moins à l’époque de la construction des anciennes maisons. Le vent souffle, il doit glacer les maisons. Et l’air marin amène son humidité. Les maisons sont donc très semblables car faites pour résister aux température extérieurs et offrir aux hommes un abri sur.

Nous bifurquons à nouveau vers la baie pour rejoindre le port de Cancale. La descente est enivrante, mais terrifiante lorsque l’on sait qu’il faudra la prendre dans l’autre sens après la pause déjeuner. Mes cuisses en tremblent d’avance. Le port est très fréquenté. Trop à mon goût. Et les gens viennent jusqu’en bas de cette anse en voiture pour se retrouver coincé en bas. J’avoue je suis frustrée de ne pouvoir admirer la baie sans avoir une voiture dans le cadre de ma photo. Ce n’est pas que je devienne intolérante aux voitures, c’est juste que je ne comprends plus ce mode de déplacement polluant, bruyant et dépassé pour moi. Bien sûr la voiture est utile. Pour le travail, pour faire certaines courses, pour se rendre d’un point À à un point éloignés l’un de l’autre…. Mais après, utilisons nos pieds, nos muscles, des déplacements doux. J’ai tellement peur que le petit bonhomme incapable de se sortir de son siège mobile – pour ne pas dire de son fauteuil roulant d’handicapé- que l’on voit dans le film Wall-e ne soit l’avenir de tant d’enfants. Je suis traumatisée par le nombres de personnes en situation de surpoids, hier au camping c’était édifiant. Et il est hors de question de rendre les gens coupables. Il y a un problème de fond : la nourriture mais aussi la sédentarisation. Ce que je voyais aux USA en 1990, je le vois maintenant dans les rues de France et d’Europe. Il est temps de réagir. La planète est en danger mais l’humain aussi. Mais je m’égare nouveau.

Revenons à Cancale. Le folklore est total. Les gens achètent des plateaux d’huîtres ouverts et vont les manger sur les berges du port. Les bancs des ostréiculteurs sont en bas sur le sable, la baie majestueuse devant nous, toute la cote est visible et tout au fond le Mont Saint Michel. Sentiment d’immensité et en même temps de n’être pas grand chose. Les petits et grands voiliers passent devant nous, entre les îles et la cote. Le soleil luit et se reflète dans l’eau. Depuis hier j’ai l’impression de voyager dans les tableaux de Signac, dEugène Boudin, de Monet. L’impressionnisme a su capter cette vue chatoyante et plein de lumière. Chaque point de vue, chaque regard est un émerveillement si l’on prend le temps de le saisir.
Il faut repartir et remonter la cote. Les passants nous encouragent, nous félicitent, sont ébahis un monsieur à même la gentillesse de me pousser pendant quelques mètres. Il faut dire qu’elle est sévère cette cote !!!

Une fois en haut, nous réalisons que toute la famille n’a pas pris le même chemin. Nous avons Amandine et Raphaël avec nous. Solène, Pierre-Louis et Osiris ont suivi la route de la cote. Une départementale. Pascal n’est pas très content. Rendez vous à Saint Malo. Nous suivrons la piste balisée. Enfin, balisée est un grand mot car les panneaux sont soit cache, soit minuscules, soit tout simplement absents. Une dame allemande me disait hier au camping que vraiment en France le vélo n’est pas aussi bien organisée qu’en Allemagne. Je n’ai pu qu’acquiescer à mon plus grand regret.
Nous avons dépassé la pointe et voyons maintenant la Manche. Finie la Baie du Mont Saint Michel. La mer a changé de couleur. Cette partie de la côte bretonne s’appelle à juste titre la cote d’émeraude. Elle mérite bien cette appellation. Les eaux ont mille reflet de vert. Les eaux des îles corses, voir plus loin du Pacifique n’ont pas grand chose à raconter aux eaux que nous pouvons admirer. Seule la thempérature n’est pas là même. Ça c’est certain. Et le vent aussi. Toujours le vent. Et de face pour nous. Il reste le pire ennemie du cycliste. Nous entrons dans Saint Malo par son immense plage. Cela ne donne qu’une envie se baigner. Nous retrouvons Solène et Pierre-Louis qui ont les maillots sur leurs vélos. Baignade pour 4 d’entre nous. La mer est fraîche mais pas désagréable. Sortir de l’eau est plus dur à cause de l’air frais et d’un vent qui refroidi tout le corps. C’est le moment de quitter Amandine. Elle part seule vers la gare. Nous partons de notre côté vers le camping. En passant devant la ville fortifiée nous hésitons à passer au travers. La foule nous rebute et nous sommes fatigués. Quelques photos suffiront. L’anse sur laquelle est notre camping est magique. Un bar est installé avec une vue de dingue. Le coucher de soleil est à pleurer tellement il est beau. J’espère avoir la force de me lever pour aller observer son lever demain matin.

Merci pour votre lecture.

Je vous souhaite une nuit belle et douce.

Avec amitié

Anne-Laure

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