Réveil à la fraîche. Une tente cela protège du froid, c’est indéniable.
Nous avons bien dormi mais nous n’avons pas eu chaud.
Ayant dormi dans le garage de M. et Mme Barbu, pas de tente à plier ce matin. Nous prenons notre petit déjeuner tranquillement et espérons partir un peu plus tôt que d’habitude.
Raté … un appel de l’inspecteur pour gérer mon affectation nous retarde. Ce n’est pas très grave. Nous n’avons qu’une quarantaine de km à faire…
Nos charmants hôtes nous disent au revoir. C’était tellement chouette d’être ainsi accueilli simplement, sans chichi et avec plein de gentillesse. Encore merci à eux.
Il fait beau, voir chaud. Mais le ciel est tout noir. Nous allons prendre la pluie, c’est sûr. Néanmoins pour le moment nous pédalons en plein soleil. Je vais prendre des coups de soleil.
Osiris accepte de mieux en mieux de rester dans la cariole lorsqu’il le faut, c’est à dire en descente ou lorsque nous sommes sur la route, ou quand elle a trop couru.
Les paysages sont toujours aussi beaux. Nous traversons de charmants petits villages, des champs de multiples cultures. Ça sent la ferme et en même temps la mer. Car elle n’est pas loin. C’est indéniable.
Sur notre chemin, la gare de Pleboulle au bout de la anse. Très drôle car il n’y a plus de rail. Le bâtiment est entretenu et sert à d’autres usages dorénavant, mais il est drôle qu’il ait gardé sa plaque d’identification originelle.
En fait notre piste nous permet de passer d’une crique à une autre. Nous sommes parfois dans les terres, parfois le long de la côte.
Nous logeons la côte pour nous rendre au Cap Frehet Il y a des zones de conchyliculture. L’odeur est présente, enivrante.
Nous débouchons sur le sentier qui mène au cap de Frehet. Le paysage est tout simplement sublime. De chaque côté du chemin que nous suivons la lande explose de couleurs. Rose, pourpre, vert, un peu de jaune et même du bleu. C’est beau, c’est beau !
Cela donne envie de se coucher sur ce tapis de végétation qui semble si doux. Les couleurs sont éblouissantes. Je ne trouve pas assez de mots pour vous expliquer mes sensations. Je pense douceur, bonheur, chaleur, mais aussi histoire car j’imagine les naufrageurs du 18 siècles, les réfractaires qui fuyaient la révolution et qui venaient au bout du monde pour tenter de perpétuer leurs traditions. Ces paysages évoquent la résistance aux climats, la tradition de la fraternité et du travail. Qui pourrait rester insensible à ces paysages majestueux. Pas moi.
Le cap Frehet et son phare imposent eu aussi le respect. Cette lumière au bout de la terre qui protégeait les bateaux des dangers de la côte est toujours en activité. Je viens de les évoquer mais connaissez vous l’histoire des naufrageurs ? Les habitants des villages de cette côte allumaient des lumières pour tromper les bateaux les nuits de tempêtes. Les navires allaient alors se fracasser dans les criques qui m’entourent. Le naufrageurs récupèreraient les bisous et les biens sur les cadavres échoués. C’était pour eux souvent la seule source de substance dans les périodes de disettes… mais ils étaient alors damnés par les prévôts et curés du village. Ils risquaient même la pendaison par le châtelain.
Après le cap, il faut manger. Un monsieur nous indique un restaurant qui devrait encore nous accepter… il est presque 14h. Ce sera Fish and Chips pour 4 d’entre nous et moules frites pour Raphaël qui fait sa cure du petit mollusque. Le poisson est d’une fraîcheur absolu et les frites maison. C’est un pur délice.
Une fois nos estomacs plein, mauvaise surprise, la pluie qui est de retour. Il faut remettre les K-Way. Sauf que cette fois ci, nous pouvons enfin dire que nous découvrons la météo bretonne. En effet, après à peine 10 minutes d’une petite pluie… grand soleil, grosse chaleur. C’est quand même quelque chose de très particulier.
Nous continuons à avancer vers notre destination. La piste nous fait faire mille et un détours pour éviter la circulation qui est très dense. C’est à la fois très sécurisant mais très troublant, j’ai l’impression de tourner en rond.
Nous passons donc au milieu de zones résidentielles. Les habitations et la végétation me font penser à celles des bords de l’Atlantique. Il y a à la fois des pins maritimes et de la lande. Un beau mélange indubitablement.
Au fur à mesure de notre journée, quand nous changeons de crique ou de petite baie, j’observe la marée qui monte. Il est 17h et elle est presque à marée haute.
Lorsque nous arrivons à notre camping, il est 17h45. Le campement est monté en un temps record : 45 min. Il faut dire que l’objectif est d’aller se baigner à la plage… et aussi de profiter de l’absence de pluie actuelle pour monter la tente au sec.
À 18h30, nous sommes sur la grande plage. La mer est maintenant haute. Nous nous jetons dans la Manche. Elle est fraîche. Très fraîche. Mais cela détend les muscles des jambes, nous délasse. Les enfants jouent et ne boudent pas leur plaisir.
Ce soir c’est galettes et crêpes. Nous sommes en Bretagne depuis 3 jours et je n’en ai toujours pas mangé. Ce soir je n’ai plus envie de repousser encore ce moment de gastronomie bretonne.
Celles que nous dégustons sont un régal. Et ma sucré répond entièrement à mes attentes : pommes confites, caramel beurre salé, le tout flambé au Calvados ! Un régal.
À la sortie de ce festin, nous avons la chance de pouvoir admirer un magnifique coucher de soleil. Le rayon rose du soleil teinte le sable et les dernières vagues venant lécher les pieds des quelques promeneurs qui profitent de la marée maintenant basse. Teinte de rose, de bleu, de gris du sable qui se mélangent comme dans un Sisley. J’en prends plein les yeux.
Ce fut encore un belle journée de vélo avec pas mal de grimpettes le long des belles plages de la cote d’émeraude.
J’espère que votre journée fut aussi satisfaisante que la mienne.
Passez une belle nuit. Merci pour votre lecture.
Anne-Laure
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